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Vacarme de Gaël Tchakaloff,


Vacarme est un journal intime qui tente de répondre à la question : qui suis-je ?

Un sujet qui résonne en chacun de nous. Et pour Gaël Tchakaloff, c’est une sonorité sur deux tempos avec un rythme binaire : Lucile / Gaël. Une personnalité, deux identités. Vous me suivez toujours ?

Alors pour vous aider, souvenez-vous de ce que disait notre cher ami Rimbaud « Je est un autre » Ce concept bascule la conception cartésienne où nous pensons être maître de notre pensée et transparent avec nous-même. Or, Rimbaud nous propose un autre rapport du « je », peut-on être autre que ce qu’on est ?

C’est ce que nous propose Vacarme, une femme avec deux visages. L’un est celui que l’on connait, Gaël journaliste qui trace les portraits des hommes politiques. Et l’autre Lucile, la vrai qui ne se cache plus derrière son pseudonyme qui est autre que Gaël. Lucile/ Gaël, deux personnalités, deux identités que tout oppose et qui se croisent sans cesse. Lucile est discrète, dans l’ombre, Gaël est extravagante et un besoin obsessionnel d’être sur scène, de briller. Gaël grignote chaque jour Lucile, la piétine, l’écrase. Le combat peut alors commencer. Les deux visages tels des plaques tectoniques s’entrechoquent jusqu’à la collision. C’est ce que nous livre Vacarme, un bruit omniprésent celui de la voix de Gaël dans la tête de Lucile qui dévaste son quotidien, sa vie.

La construction du roman entremêle ces deux voix avec brio et nous aussi nous entendons ce bruit incessant. A tel point que nous avons un doute de qui parle, Lucile, Gaël ? Et c’est ce que j’ai aimé l’ambiguïté de ce que nous sommes. Gaël Tchakaloff casse les codes du journal et réussit avec brio à démanteler son double pour tout simplement se libérer. Vacarme est juste brillant.

Alors, êtes-vous prêt à l’écouter ?

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