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Les fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay


Toi qui es là, dans ce nuage virtuel, tu penses que tu n’y a mis qu’un pas. Oui c’est pour le fun tout ça ...

Et si finalement, tu avais mis tes deux pieds sans t’en rendre compte.

Ne serait-il pas difficile de quitter ce monde ? Ce monde où quelque part c’est un peu comme ta seconde maison, un refuge pour créer ta réalité.

Si tu as envie de rester, il y a un programme fait pour toi.

Bienvenue à CASA, un concept innovant, inédit, décrit dans Les fleurs de l’ombre de @tatianaderosnay @editions_heloise_dormesson

Clarissa Karsef, tout juste séparé de son mari a besoin de trouver son nouveau cocon pour démarrer une nouvelle page. Les pages, elle connaît, c’est son métier. Écrivain, elle a besoin de trouver son refuge pour retrouver l’inspiration. Alors quand elle voit qu’il existe un programme « CASA » réservé aux artistes. Elle ne réfléchit pas, elle postule. Retenue pour participer à une recherche sur la création artistique, elle bénéficie en échange d’un appartement somptueux. Il est équipé d’une domotique très novatrice, d’un assistant personnel digital nommé Mrs Dalloway et d’un suivi médical très pointu. Un monde parfait l’attend, une résidence utopique, hautement sécurisée qui rassure face aux attentats qui ont eu lieu. La perfection n’est qu’une illusion, un prisme déformant la réalité qui vire jusqu’à l’obsession.

De l’euphorie au cauchemar, il n’y a qu’un pas. Clarissa vacille. Elle s’accroche à ses auteurs fétiches comme Virginia Woolf et Romain Gary pour se rassurer et se raccrocher à sa réalité. Elle tient alors un journal où nous découvrons l’évènement qui l’a amenée à quitter son second mari. Il avait su dans le passé la sortir de la dépression. Aujourd’hui, elle est seule, fragile et elle se méfie de tout même de l’invisible. Le visible est ce lieu, un habitat parfait et pourtant qui ne lui ressemble pas. La maison s’effrite, elle ne contrôle plus rien.

Tatiana De Rosnay décrit avec justesse nos pensées qui nous envahissent et qui deviennent rapidement obsessionnelles. Ce sont nos fleurs de l’ombre, elles sont là, omniprésentes, brouillant la réalité pour éveiller la défiance vis à vis des autres.

L’autre dénué d’humanité juste du virtuel l’a pousse à bout.

Jusqu’à la fin du roman, Tatiana De Rosnay joue avec les nerfs du lecteur et dévoile avec facilité que n’importe qui peut perdre pied.

La construction du roman est ingénieuse, entrecoupés de morceaux de son journal, la réalité s’entrechoque avec celui du virtuel. La frontière visible devient invisible au fil des mots.

Les fleurs de l’ombre s’interroge sur la  place des robots, leurs intrusions dans notre intimité qui réduisent notre liberté.

Au delà des technologies et de leur impacts, Tatiana De Rosnay rend hommage à la littérature et s’interroge sur le processus créatif. Chaque chapitre est ponctué d’une citation de Virginia Woolf et de Romain Gary qui dévoilent leurs fêlures révélant ainsi les états d’âme de Clarissa.

Les fleurs de l’ombre imbrique comme des poupées russe plusieurs réalités, à nous de les saisir pour mieux appréhender le réel.

Je découvre l’univers de Tatiana De Rosnay pour la première fois et quelle découverte ☀️

Une lecture addictive, impossible à lâcher, alors forcément je vais lire ces autres livres.

Les fleurs de l’ombre nous dévoilent le monde de demain, finalement pas si éloigné du nôtre...

Je ne peux que vous inviter au programme CASA

Alors, vous venez ?


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