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La chaleur de Victor Jestin

Une lecture intrigante et captivante


Je vous parle d’un premier roman la chaleur de @victorjestin

L’histoire se déroule l’été. Une saison où tout est permis telle une parenthèse qui nous échappe du quotidien.

Victor Jestin nous plonge dans l’univers du camping, le lieux idéal de proximité pour connaître ses voisins.

Un endroit proche de l’autre et pourtant...

Peu de personnes vont se préoccuper de la disparition d’Oscar, un adolescent parmi tant d’autres.

La chaleur s’ouvre sur Oscar, étranglé par les cordes d’une balançoire. Face à lui, Léonard témoin muet de la scène le regarde et le laisse mourir. Il ne l’aidera pas.

Cette scène choc me rappelle le film 38 témoins de Lucas Belvaux. Une nuit, une femme est poignardée dans une rue au Havre. Ses cris résonnent et pourtant ils restent sourd. Personne ne l’aidera. Pire le lendemain du crime, devant les enquêteurs, tout les témoins ont le même discours. Personne n’a entendu ou vu la scène pourtant en bas de chez eux.

Face aux cris et à la douleur, l’indifférence règne et signe la complicité du crime. Cette ignorance est identique pour Léonard qui choisit de laisser mourir Oscar et d’enterrer son corps dans le sable chaud de la plage. Geste absurde, tel l’étranger de Camus, Léonard ne ressent aucune émotion. Il erre dans ce camping, étranger à la proximité et aux autres qui l’écœurent. Il ne se reconnaît pas dans cet univers. Désabusé, la tristesse lui colle à la peau comme cette chaleur moite, omniprésente qui est impossible à se débarrasser.

Sous cette chaleur étouffante palpable pour le lecteur, nous ressentons l’atmosphère oppressante à travers les pas du jeune adolescent Léonard. Une période entre deux où on se cherche mais aussi le désir de l’autre. La chaleur emprisonne les corps qui se frôlent et se réchauffent, tel deux aimants Éros et Thanatos qui s’entrechoquent.

La chaleur est un roman initiatique construit tel une tragédie grecque où Léonard tel Icare se brûle les ailes.

La plume du jeune Victor Jestin ne vous laissera pas indifférent, ces mots sont secs, percutants et sonnent justes.

La chaleur est un premier roman brillant. Un début prometteur et forcément un auteur que je vais suivre

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